|    30 Avril 2020

7e Baromètre E-donateurs

Les millenials en (première) ligne !

Si le précédent baromètre e-donateurs LIMITE-IFOP mettait en évidence l’émergence des « généreux Y », l’édition de cette année – menée en décembre 2019 et en pleine crise sanitaire, met en lumière les nouvelles dynamiques de don portées par les moins de 35 ans. Mieux informés et plus connectés, ils se mobilisent davantage pour les causes, proches et lointaines, liées à l’actualité et aux catastrophes que pour une association en tant que telle.

La 7ème vague du baromètre sur les e-donateurs LIMITE – IFOP, montre que le don en ligne s’est installé dans le paysage des Français, avec 28% des Français déclarant faire un don ligne (+ 5pts depuis le premier baromètre en 2010).

On constate surtout que l’évolution la plus importante se trouve chez les moins de 35 ans qui sont aujourd’hui 28% à déclarer faire un don en ligne à une association (+13pts depuis 2010), derrière les 65 ans et plus (36%) mais devant les 35-49 ans (23%) et les 50-64 ans (25%).

Derrière cette stabilité du don en ligne, nous constatons une prolifération des modalités de collecte, notamment chez les plus jeunes qui sont influencés par leur comportement de digital natives : 34% des moins de 35 ans déclarent avoir déjà fait un microdon, 19% avoir participé à une opération de crowdfunding et 40% à une collecte de type cagnotte.

Le phénomène des cagnottes a connu une explosion en 2019, toutes générations confondues. Si les moins de 35 ans sont ceux qui ont le plus donné via cet outil, les populations plus âgées ne sont pas en reste (33% chez les 50-64 ans et 31% chez les plus de 65 ans).

Les associations ont été les principales bénéficiaires des ces cagnottes (23% toute population), loin devant le soutien à une personne en particulier – victime de maladie, d’attentats, etc. (7%) et devant le soutien à un mouvement – marche pour le climat, Gilets Jaunes, etc. (5%).

 

Autre phénomène à s’être développé chez cette jeune génération, le don à l’initiative d’un proche ou d’une personnalité.
Ces derniers mois, nous avons ainsi vu des personnalités comme Hugo Clément (pour la cause animale et l’environnement), Jérôme Jarre (pour les Rohingyas) ou McFly et Carlito (pour le Covid-19) se mobiliser en invitant leur public à soutenir une cause en particulier.

 

Parmi les autres enseignements qu’il convient de retenir de l’enquête 2019, on notera la place croissante des réseaux sociaux dans le paysage caritatif :

  • le benchmark réalisé par LIMITE depuis 2010 montre l’explosion de l’audience des ONG sur les réseaux sociaux avec une progression de 880% du nombre moyen de fans sur Facebook depuis 2010 (186 726 fans de moyenne en 2019 vs. 19 072 en 2010) et de 473% du nombre de followers sur Twitter (55 005 followers de moyenne en 2019 contre 8 719 en 2010). Malgré cette croissance, les marques associatives sont encore loin des marques commerciales. Si nous regardons les 100 principaux annonceurs en France, la moyenne des fans Facebook est d’environ 4,2 millions tandis que la moyenne des followers Twitter est de 150 000 ;
  • Instagram devient un canal de communication majeur des associations afin de donner à voir les actions sur le terrain, les personnes soutenues ou ceux et celles qui agissent au quotidien : 83% des associations ont dorénavant un compte Instagram. Et le public, plus jeune, est au rendez-vous avec une moyenne de 17 800 abonnés, les associations environnementales faisant partie des plus suivies (185 000 abonnés pour WWF France, 145 000 pour Greenpeace France, 130 000 pour Sea Sheperd France) ;
  • une présence des associations d’autant plus primordiale que les réseaux sociaux devienne un nouveau lieu de collecte pour les moins de 35 ans, 30% d’entre eux déclarant avoir déjà fait un don sur une plateforme sociale (39% chez les 18-24 ans). Pourtant, seul un peu plus de la moitié des associations ont un bouton de don sur Facebook (56%) ou sur Instagram (57%).

En dix ans, nous avons ainsi assisté à une rupture qualitative du e-don : en 2010 il était le prolongement du don classique, aujourd’hui il est entré dans sa version 3.0 avec tous ces nouveaux outils qui sont familiers des nouvelles générations. Une rupture qui oblige les associations à investir dès maintenant pour demain en proposant des outils et modalités de don en ligne familiers pour cette jeune génération.

Dans le cadre du Covid-19, ce sont les moins de 35 ans qui se mobilisent plus que leurs aînés: 53% des donateurs entre 18-35 ans déclarent avoir fait un don en lien avec le Covid-19, ce chiffre montant même à 59% chez les 18-24 ans (37% des donateurs de plus de 35 ans).

Alors qu’une partie des Français se retrouvent sur les balcons tout les soirs pour soutenir les soignants, les jeunes donateurs ont principalement donné pour soutenir les plus démunis – personnes isolées, SDF, migrants (34%), puis ensuite le personnel soignant (32%), la recherche médicale n’arrivant qu’en troisième position (29%).
Dans une période d’incertitude économique, on constate également que 22% déclarent avoir fait un don pour soutenir les entreprises, ce qui peut révéler des inquiétudes face à l’incertitude économique.
 
Si la crise actuelle est sans précédent, l’engagement de cette génération l’est tout autant. Comparé à des évènements plus récents, on se rend compte que la mobilisation des 18-35 ans est plus forte en cette période de crise sanitaire (37%).
 
 

 

 

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