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L'engagement en pro bono à l'international

Synthèses d’études

Vous souhaitez engager vos collaborateurs à travers le monde ? Vous êtes curieux des formats d’engagement que proposent des intermédiaires du pro bono à l’échelle internationale ? Le Panorama international du pro bono, réalisé par Pro Bono Lab, vous offre les ressources nécessaires afin de vous initier aux pratiques d’engagement par le partage de compétences et de vous poser les bonnes questions pour maximiser l'impact de vos actions.

 

Des ressources à destination de tous

Pro Bono Lab a initié une étude internationale fin 2019 auprès des intermédiaires du pro bono, afin de mieux comprendre leur manière d’agir et les spécificités propres aux pays dans lesquels ils interviennent. Cette étude s’adresse à de multiples cibles. En premier lieu, aux entreprises, pour qu’elles puissent mieux comprendre le rôle des intermédiaires et s’en saisir afin de proposer des formats d’engagement à leurs collaborateurs à travers le monde en s’adaptant aux spécificités des pays dans lesquels elles sont implantées. Ensuite, ce panorama permet de fournir des ressources aux intermédiaires pour qu’ils puissent s’inspirer des programmes imaginés par leurs confrères, faciliter les coopérations ainsi que s’étendre pour ceux qui ont l’ambition d’intervenir à l’échelle internationale. Ces travaux permettront également aux associations d’identifier des intermédiaires capables de les accompagner partout où elles se trouvent. Enfin, tous les curieux intéressés par le pro bono pourront se saisir des résultats pour mieux comprendre les pratiques du bénévolat et mécénat de compétences, qu’ils veuillent s’engager ou proposer de nouveaux formats permettant de créer plus de liens entre le monde associatif, celui des entreprises et le secteur public pour apporter aux causes sociales et environnementales les compétences dont elles ont besoin.

Les activités des intermédiaires du pro bono

Les intermédiaires du pro bono sont des acteurs qui permettent la mise en relation entre des volontaires et des associations, organisations à finalité sociale ou individus qui ont besoin de leurs compétences à titre gracieux. Ces acteurs de l’engagement par le partage de compétences sont spécialistes du bénévolat et/ou du mécénat de compétences et proposent pratiquement tous des programmes d’engagement. Certains portent néanmoins des activités plus vastes. En effet, 20%[1] d’entre eux font du lobbying pour démocratiser la pratique du pro bono, permettre plus de collaborations entre les acteurs et ainsi faire en sorte que les projets qui ont un impact social et/ou environnemental puissent bénéficier des compétences nécessaires pour se développer.

62% des acteurs interrogés dans le monde proposent également des formations à destination d’associations ou de porteurs de projet et 53% ont des activités de conseil, soit directement auprès des associations en se positionnant en tant qu’experts, soit auprès de leurs entreprises partenaires pour les aider à implémenter des programmes d’engagement de leurs collaborateurs. Les intermédiaires sont aussi plus d’un-tiers à faire de la recherche, pour mieux comprendre les besoins de leurs bénéficiaires, les manières qu’ont les volontaires de s’impliquer ainsi que l’impact qu’ont les formats proposés. Enfin, parmi leurs nombreuses activités, on retrouve des missions terrain (pour 36%) où des volontaires peuvent donner des coups de main à des organisations sans que cela nécessite des compétences particulières comme la confection de paniers repas par exemple.

Une diversité de formats et d’outils

Les formats d’engagement proposés peuvent être très différents d’un intermédiaire à l’autre, et donc les outils qui permettent d’opérer sont tout aussi divers. Certains acteurs vont ainsi proposer des programmes d’engagement qui nécessitent une forte implication de leurs ressources humaines afin de :

  • diagnostiquer les besoins des bénéficiaires,
  • cadrer une ou plusieurs missions,
  • opérer le matching (la correspondance entre le besoin et les bonnes compétences côté volontaires),
  • animer et suivre l’accompagnement.

Les intermédiaires peuvent choisir les étapes sur lesquelles ils interviennent. Certains, par exemple, ne vont mobiliser leurs ressources humaines que sur le matching, laissant ensuite les volontaires avec les bénéficiaires en toute autonomie. La connexion se fait d’ailleurs pour 64% des intermédiaires avec une intervention humaine : ils disposent de bases de données à la fois recensant les besoins de leurs bénéficiaires et les compétences de leurs volontaires. Ils font alors le lien entre les deux pour s’assurer de la bonne compatibilité.

Près de la moitié (46%) de ces acteurs de l’engagement et de l’accompagnement vont aussi chercher leurs volontaires grâce à des partenariats, souvent avec des entreprises. Les organisations partenaires fournissent alors une liste de volontaires à l’intermédiaire qui va ensuite les connecter aux associations qui en ont besoin.

Enfin, la troisième option qui a eu tendance à se développer ces dernières années : la connexion entre volontaires et bénéficiaires via des outils digitaux, des plateformes. 34% des intermédiaires disposent d’une plateforme qui permet à des volontaires de trouver des opportunités d’engagement. 20% proposent l’inverse, un outil qui permet aux organisations de trouver des volontaires grâce à l’accès à leurs profils. 9% ont même développé un outil permettant de connecter automatiquement les volontaires et les organisations grâce à un algorithme qui fait des suggestions selon les compétences demandées et celles disponibles. Les outils digitaux diminuent l’intervention humaine mais ne l’excluent pas toujours selon les pratiques des intermédiaires, pour assurer un suivi par exemple.

Alors, y a-t-il de bonnes et mauvaises pratiques ?

Que vous soyez une entreprise souhaitant proposer à vos collaborateurs de s’engager à travers le monde ; une association qui souhaite bénéficier d’un accompagnement ; ou un volontaire qui souhaite s’engager, il n’y a pas de mauvais format mais il faut comprendre ce qui convient le mieux à vos besoins. Un intermédiaire qui propose des formats où le bénéficiaire est accompagné du diagnostic de son besoin à l’évaluation d’impact après la mission peut être intéressant si l’association n’arrive pas à prendre du recul sur ses besoins, à prioriser. Pour une entreprise, c’est aussi l’opportunité d’avoir des formats sur-mesure à proposer à leurs collaborateurs, s’assurer que le matching corresponde bien à leurs envies et compétences, qu’un suivi est réalisé.

A l’inverse, un intermédiaire qui propose une connexion via une plateforme peut être un atout pour une entreprise qui souhaite engager un grand nombre de collaborateurs et les laisser en autonomie avec les bénéficiaires accompagnés. Il faudra alors prendre en compte les spécificités des plateformes : sont-elles disponibles et utilisées dans tous les pays où nous sommes implantés ? Faut-il choisir une plateforme et donc un intermédiaire différent par pays ?

Avant de mettre en place des programmes d’engagement il faut prendre en compte les spécificités des pays dans lesquels vous vous trouvez. Les incitations légales, culturelles, fiscales ou encore politiques ne sont pas les mêmes partout, tout comme les besoins. Dans certains pays le pro bono est bien ancré, dans d’autres il est en développement. Les besoins peuvent être de compétences ou terrain. Vous pouvez accompagner des associations ou des individus. Vous pouvez laisser libre choix des causes soutenues ou soutenir des projets en lien avec une problématique territoriale identifiée. Les options sont plurielles tout comme les manières d’opérer des intermédiaires sont variées. Il faut vous poser les bonnes questions avant d’agir et éviter de calquer une même manière d’opérer entre différents pays. Ce qui marche sur un territoire ne fonctionnera pas toujours sur un autre. Vous devez vous adapter aux problématiques territoriales, à la culture de l’engagement et à la manière de faire des acteurs présents sur le territoire. Commencez par la mise en place de pilotes afin d’assurer la qualité de l’engagement avant de s’attaquer à la quantité. Mesurez l’impact de vos actions et faîtes en sorte de les perfectionner en fonction des résultats obtenus.

Anaïs Vincent-Luce

Responsable de l'Observatoire du Pro Bono, Pro Bono Lab

Pour aller plus loin

Découvrez le Panorama international du pro bono, en ligne, sur l’outil Notion, afin de vous permettre de naviguer de continent en continent, de thématique en thématique, pour choisir de tout découvrir ou seulement ce qui vous intéresse.

Vous y retrouverez : les missions et activités des intermédiaires du pro bono, les parties prenantes, les freins et leviers observés dans chaque région, ainsi que les coopérations existantes ou souhaitées.

L’étude a été rédigée en anglais, pour être accessible à tous les acteurs internationaux, mais une courte présentation qui introduit quelques résultats est accessible en français.

 

 

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