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Les ETI, des mécènes engagés au service des territoires
Synthèses d’études
Le fort ancrage des ETI dans les territoires leur confère une responsabilité sociale particulière ainsi qu’en témoigne Frédéric Coirier, président du directoire du groupe Poujoulat.: « Poujoulat est une entreprise implantée dans son territoire et à ce titre, le groupe a une responsabilité sociale qui s’exprime - entre autres ! - par le mécénat ». C’est donc localement que les ETI choisissent d’orienter en priorité leurs actions. Multipliant les domaines dans lesquels elles interviennent, elles adressent, par des partenariats de long terme, des problématiques fondamentales pour leurs territoires, en particulier les questions culturelles, éducatives et sociales. Egalement présentes à l’international, elles choisissent aussi souvent de s’engager dans des actions solidaires à l’étranger. Depuis trois ans, le groupe Gattefossé soutient par exemple la faculté de pharmacie de Vientiane, au Laos.
Préoccupées par l’ensemble de leurs parties prenantes, les ETI mécènes sont nombreuses à mettre leurs collaborateurs au coeur de leurs démarches en leur proposant des missions de mécénat de compétences ou en encourageant leur engagement associatif. Plus de la moitié des entreprises répondantes souhaitent ainsi construire ou développer une démarche d’implication de leurs salariés dans les prochains mois. Au sein du groupe Nigay une politique de communication interne a été mise en place pour que tous les collaborateurs soient tenus informés de la politique de mécénat de l’entreprise. Le groupe soutient par ailleurs des structures qui lui sont signalées par des collaborateurs. Pour Henri Nigay, président du groupe, « le mécénat est fédérateur pour l’ensemble du personnel de par son utilité sociétale ».
Majoritairement patrimoniale et familiales, l’incarnation de leur management est par ailleurs un atout pour le mécénat des ETI. Souvent engagé à titre personnel dans des actions philanthropiques, le dirigeant d’ETI est également étroitement impliqué dans la politique de mécénat de son entreprise. C’est le cas par exemple de Danièle Kapel-Marcovici, président-directeur général du groupe RAJA : « j’ai souhaité créer en 2006 la fondation RAJA-Danièle Marcovici car j’avais la volonté de concrétiser mes convictions et de partager ma réussite et celle de mon entreprise avec les femmes qui sont privées de leurs droits fondamentaux partout dans le monde ».
Le plus souvent en lien avec leur politique de responsabilité sociale, les ETI mécènes mènent des politiques de mécénat structurées de long terme. Avec de tels atouts, le mécénat des ETI a de beaux jours devant lui !
Chloé Baunard-Pinel
Cet article a initialement été publié dans la Revue Mécènes n°8