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Admical accompagne l’émergence d’un nouveau collectif de mécènes dans la Vienne

Paroles de mécènes

Alors que l’appel à projets pour participer à l’incubateur de mécénat collectif d’Admical est encore ouvert pour quelques jours, nous vous proposons de découvrir le bilan du projet pilote initié dans la Vienne sous l’impulsion de Mathieu Chavenau, directeur de la Fondation Libellud.
 
 
3 questions à… Marion Baudin, responsable du développement territorial et de l’incubateur chez Admical

 

Pourquoi avoir lancé l’incubateur de mécénat collectif ?

L’idée de cet incubateur d’engagement collectif est née durant l’Admical Tour que nous avons réalisé entre 2017 et 2019. La vingtaine de conférences sur le mécénat que nous avons organisé partout en France nous a permis de rencontrer de nombreux acteurs locaux du mécénat et d’approfondir notre connaissance du mécénat collectif territorial en faisant témoigner des entrepreneurs ou collectivités déjà impliqués dans des démarches existantes (clubs de mécènes ou fondations territoriales).

Là où de telles initiatives n’existaient pas encore, nous tentions durant nos conférences de susciter l’envie d’en lancer, et les retours des acteurs locaux étaient d’ailleurs assez positifs. Mais pour passer de l’idée au projet, il manquait un élément essentiel : un catalyseur local qui propose un temps de préfiguration afin de réunir les acteurs motivés et les aider à concevoir leur projet. Nous avons donc créé ce parcours d’accompagnement pour concevoir, avec un noyau dur d’entrepreneurs, les contours de leur futur projet de mécénat collectif.

 

Quelles sont les grandes étapes du parcours ?

Le parcours a été conçu en 8 séances d’une demi-journée de travail collectif chacune. Pour chaque séances l’assiduité et l’engagement des membres du collectif sont indispensables puisque ce sont eux qui construisent pas à pas leur projet. Admical n’est qu’un facilitateur.

Durant la première séance, le « Kick-of », les membres du collectif font connaissance entre eux et avec Admical. Nous abordons des points pédagogiques sur le mécénat et l’intérêt de la philanthropie collective afin que tout le monde parte avec les mêmes bases.
Pour la 2e séance, « inspiration », nous leur proposons de rencontrer d’autres collectifs de mécènes pour justement s’inspirer de ce qui marche sur d’autres territoires et leur permettre de se projeter sur ce qu’ils pourraient reproduire. C’est aussi une séance importante où l’on présente un diagnostic pour dresser un panorama des forces et des faiblesses de leur territoire.

Pour la séance 3, le collectif réfléchit à la vision, la mission et aux valeurs dont il souhaite se doter.

Une fois cette étape franchie, nous leur présentons à la séance 4 les différents véhicules juridiques qu’ils pourront choisir pour donner corps à leur projet de mécénat collectif.

En fonction de leur choix, les séances 5 et 6 sont des séances de travail durant lesquelles nous aidons le collectif à déterminer son futur fonctionnement. Les questions de gouvernance, de budget, d’animation sont notamment abordées. Si besoin nous réalisons également des entretiens téléphoniques individuels avec chaque membre du collectif pour débloquer des freins, valider les engagements de chacun, aborder des sujets qui sont parfois plus délicats d’évoquer en collectif.

Enfin, durant la dernière séance, nous construisons avec eux le rétroplanning des tâches qu’il leur reste à finaliser pour aller au bout de leur démarche et nous passons le relais à un animateur local, identifié avec eux durant le parcours, qui poursuit le travail d’Admical pour animer et faire vivre le collectif dans la durée.

 

Vous venez de terminer l’accompagnement du tout premier collectif… Quels sont les enseignements que vous retirez de cette première expérience ?

Le collectif que nous venons d’accompagner dans la Vienne a été exemplaire. Le souhait des 8 entrepreneurs du CJD et de la représentante de la collectivité Grand-Poitiers qui constituaient le groupe de préfiguration est de créer à l’automne une fondation territoriale, abritée par la Fondation de Lille, qui agira dans 3 domaines qu’ils ont jugés prioritaires : le développement durable, la solidarité et le développement économique.

Cette première incubation nous a permis de faire ressortir des points fondamentaux dans notre accompagnement.

  • La souplesse.

Nous venions avec un programme en tête mais nous avons dû adapter notre parcours au fil des séances pour être au plus près des besoins et des attentes du groupe. Pour autant nous avons gardé le socle de questions fondamentales qui devaient être absolument abordées au cours de cette phase de préfiguration.

  • L’importance de constituer dès le début un groupe de fondateurs et non pas un simple groupe de réflexion.

Nous avons en effet rappelé dans notre appel à projet la nécessité pour les membres qui participeront aux prochains parcours d’incubation de se considérer comme les futurs fondateurs de la démarche collective. Ce sont eux qui apporteront les fonds nécessaires à l’amorçage de la démarche. Il ne s’agit pas de créer des groupes de réflexion qui imaginent le projet mais ne sont pas capables in fine d’apporter la dotation initiale nécessaire à l’émergence du collectif.

  • La convivialité et le plaisir d’agir ensemble.

Le plaisir est un élément essentiel dans la conduite d’un projet complexe. Pour garder intacte la motivation des chefs d’entreprises, il faut que ces moments de préfiguration soient à la fois utiles et agréables. Les ateliers d’intelligence collective que nous organisons dans ces séances sont pensés en ce sens pour être à la fois pratiques et ludiques et permettre à chacun d’apporter sa pierre à l’édifice.

 

3 questions à… Mathieu Chavenau, directeur de la Fondation Libellud

 

Vous êtes à l’origine de ce projet de fondation territoriale à Poitiers-Châtellerault… Pourquoi ?

Etant profondément convaincu de la nécessité de travailler à plusieurs pour répondre aux besoins multiples d’un territoire, j’ai simplement été à l’origine de l’idée de créer un collectif. Mais une idée ne fait pas un projet. Il a donc fallu rassembler les acteurs pertinents pour donner à la fois un corps théorique et un corps pratique à cette idée.

D’abord, en ce qui concerne le cadre théorique, je me suis appuyé sur les exemples déjà existants de fondations territoriales. Grâce à ces modèles, j’ai pu porter un message clair et donner envie à d’autres entrepreneurs de s’engager à mes côtés. Ensuite, pour donner corps à ce collectif, j’ai tout simplement mobilisé les réseaux auxquels j’appartiens : le CJD de Poitiers Châtellerault dont j’assure la présidence depuis 2 ans, et Admical. Mes amis chefs d’entreprises se sont embarqués dans l’aventure, suivis par la mairie, la CCI, le département de la Vienne ou encore le Medef qui ont adhéré au projet.

 

Comment avez-vous réuni un collectif d’entrepreneurs motivés autour de vous ?

Pour ce projet, la première étape consistait à réussir à créer un noyau solide de personnalités partageant les mêmes valeurs avant d’élargir le cercle à d’autres acteurs. Ici, la valeur primordiale était « d’être au service du territoire ». Le cadre de progression clair et rythmé proposé par Admical a également permis d’aider les entrepreneurs à se projeter, étape par étape, pour rendre le projet plus concret.

Après avoir rassemblé les membres du collectif, je me suis volontairement un peu effacé pour que le groupe puisse lui-même se créer une vision partagée et engager sa propre responsabilité. Je ne souhaitais pas imposer ma vision en tant qu’initiateur du projet.

En revanche, mon rôle était aussi d’encourager, de rassurer les autres membres, parfois en off, pour soutenir la dynamique. Et parfois aussi de chahuter les idées préconçues, de challenger les solutions trop évidentes, de leur donner de la matière à réfléchir.

 

Que retenez-vous du parcours d’incubation animé par Admical ?

La rigueur qui a été mise à la préparation du parcours d’accompagnement a permis à Admical d’avoir une posture très rassurante pour le collectif. L’utilisation de supports pratiques bien ficelés et clairs ainsi que la facilitation graphique ont permis d’aboutir à des sessions d’intelligence collective productives.

Je retiens également la capacité d’Admical à s’adapter à nos besoins et contraintes, tout en assurant un bon pilotage du processus de coconstruction.

Enfin, grâce à l’engagement et la posture bienveillante de Marion, nous avons senti que nous avions à nos côtés une véritable guide pour avancer sur ce projet qui était une première pour nous !

En bref, l’architecture du projet, le pilotage des réflexions, l’incarnation du processus de création… tous ces éléments ont fait de cette initiative une belle réussite.

 

De belles ambitions à 3 ans pour ce nouveau collectif !

  • 50 entreprises contributrices
  • Un budget annuel de 200 000 €
  • 500 heures de mécénat de compétences par an
  • Une répartition équitable du budget entre les 3 champs d’intervention choisis : le développement durable, le développement économique et la solidarité.
  • Une répartition géographique équitable

 

Admical accompagnera 5 nouveaux territoires dans la préfiguration de son projet de mécénat collectif en 2022. Si vous souhaitez en faire partie manifestez vous auprès de Marion Baudin : mbaudin@admical.org ou Perle Lagier : plagier.ext@admical.org

 

Pour en savoir plus sur l’incubateur d’engagement collectif : cliquez ici


 

 

 

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