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Mécénat et inclusion : l’importance du diagnostic

Expertise

Le terme d’inclusion est assez vague et regroupe plusieurs problématiques auxquelles associations et mécènes tentent de répondre. Mais pour gagner en impact, le travail de diagnostic et de mise en cohérence des besoins avec la politique d’intervention des mécènes est primordial. Pour ce faire, Admical vous propose de faire le point sur les questions indispensables à se poser avant de se lancer.

 

Définir l’inclusion

Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale définit l’inclusion comme « l’action d’inclure quelque chose dans un tout, ainsi que le résultat de cette action »[1]. Elle concerne les secteurs économiques, sociaux, culturels et politiques de la société.

Historiquement, l’inclusion en France recouvrait principalement deux domaines : la lutte contre l’exclusion et la pauvreté, et l’aide aux personnes en situation de handicap, en supprimant les obstacles qui les empêchaient de vivre dans leur environnement. Progressivement, cette notion s’est étendue à d’autres domaines, et aujourd’hui, l’Union Européenne définit l’inclusion sociale comme « un processus qui permet aux personnes en danger de pauvreté et d’exclusion sociale de participer à la vie économique, sociale et culturelle, et de jouir d’un niveau de vie décent ».[2] Dans le cadre de la Stratégie Europe 2020, les Etats membres ont mobilisé un budget de 3,2 Md € pour l’inclusion sociale et la lutte contre la pauvreté. En France, sur la période 2014-2020, 22 programmes opérationnels ont prévu de mettre en œuvre des actions grâce au Fonds Social Européen.[3]

A noter que bien que cette définition semble de prime abord claire, il existe néanmoins de nombreux débats relatifs à la sémantique. En effet, quelles différences existe-t-il entre l’inclusion, l’insertion et l’intégration ?[4] Nous ne nous attarderons pas sur ce point dans cette recherche, mais le sujet mériterait d’être approfondi.

En revanche, une autre question sur la définition même de l’inclusion pourra aider les mécènes à définir leur axe d’intervention : l’inclusion consiste-t-elle à aider un individu ou groupe d’individus à s’adapter à son environnement, ou bien à faire évoluer l’environnement pour qu’il soit adapté à l’individu ou groupe d’individus ?

 

Cibler précisément, un véritable atout pour optimiser son impact

Le thème de l’inclusion est très large et regroupe de nombreuses actions aux objectifs différents, et concernant plusieurs publics.

Ainsi, afin de définir leur politique d’intervention, les mécènes devront s’appuyer sur les diagnostics des besoins déjà existants, se rapprocher d’acteurs pouvant les aider à en identifier ou préciser de nouveaux, mais aussi s’interroger en interne sur le but précis de leur action en s’appuyant sur quatre critères différenciants :

  • Quelle mission souhaite-t-on mener ? (Quelle voie d’insertion souhaite-t-on privilégier ?)
  • Auprès de qui ? (Quels sont les bénéficiaires des projets ?)
  • A quelle échelle ? Sur quel(s) territoire(s) ? Dans un environnement urbain ou rural ?
  • Et dernier critère de choix lié au point évoqué plus haut sur la définition même de l’inclusion : Agit-on sur l’environnement des personnes que l’on souhaite accompagner, ou aide-t-on les personnes dans leur adaptation à leur environnement ?

En croisant ces quatre questions, il devient déjà possible de construire de nombreux modèles d’intervention recouvrant la majorité du champ social.

 

Quelle voie d’insertion ?

De manière plus ou moins directe, toutes les formes d’intervention référencées ci-dessous répondent à des problématiques d’inclusion.

Lors de la définition de leur politique d’intervention, il est bien-sûr important que les mécènes aient conscience de cette segmentation qui permet de structure la réflexion. Cependant, sur le terrain, on constate qu’une grande majorité de projets solidaires mêlent plusieurs de ces thématiques. De cette volonté résultent des initiatives riches reposant sur la création d’un cercle vertueux aboutissant à l’insertion totale des publics bénéficiaires.

 

Les bénéficiaires

Ce deuxième critère est également primordial dans le choix des projets à soutenir. En effet, pour certains mécènes, le profil des bénéficiaires peut constituer l’axe majeur de la stratégie de mécénat qui assure une cohérence entre toutes les initiatives soutenues (par exemple, des entreprises font le choix de n’agir qu’auprès des jeunes ou de personnes en situation de grande exclusion).

Pour apporter des réponses concrètes à de réels besoins, il est indispensable de bien identifier les publics bénéficiaires :

  • Les seniors
  • Les personnes en situation de handicap (physique et/ou mentale)
  • Les chômeurs de longue durée
  • Les personnes en situation de grande exclusion
  • Les femmes isolées
  • La communauté LGBT
  • Les ancien(ne)s détenu(e)s
  • Les migrants et/ou réfugiés
  • Les enfants
  • Les jeunes

etc…

Plus la segmentation sera fine, plus l’analyse des besoins pourra être précise et les solutions apportées efficaces.

 

On l’aura compris, le sujet de l’inclusion est complexe et nécessite d’une part un véritable travail de diagnostic des besoins et d’autre part, une réflexion approfondie des mécènes pour développer une politique de mécénat permettant d’y répondre de manière efficace. C’est de la justesse de cette analyse que dépendra, entre autres, l’impact des actions menées.

 

Diane Abel,

Responsable éditorial et des études, Admical

 

 

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