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Le don participatif, une affaire d’entreprise ?
Expertise
Un désir d’engagement au sein de l’entreprise de plus en plus fort
Le mécénat est depuis longtemps, une forte composante de la responsabilité sociale des entreprises. Donner à des associations ou créer une fondation, permet entre autres à l’entreprise de contribuer à certaines causes, d’incarner des valeurs, de matérialiser et valoriser son engagement… Mais depuis quelques années elles ne sont plus seules à vouloir porter cette solidarité. Les salariés souhaitent pleinement participer à leur tour à cette démarche solidaire et se montrent tout à fait disposés à répondre aux sollicitations de leur entreprise.
Selon le baromètre du mécénat de compétences lancé par la Fondation SNCF, 63% des sondés estiment légitime que l’entreprise propose à ses salariés de s’engager avec elle. (Un chiffre qui monte à 75% chez les moins de 35 ans !). Le désir des salariés de mêler vie professionnelle et engagement associatif est ainsi de plus en plus fort puisque 3 Français sur 4 se déclarent prêts à s’engager de manière solidaire sur leur temps de travail.
Pourquoi ? Parce que cela fait du bien ! D’abord sur le plan individuel, de nombreuses études de neurobiologistes ont démontré que générosité et sentiment de bonheur sont bien associés. Ensuite sur le plan des organisations, l’engagement solidaire des salariés, que ce soit à leur initiative ou à celle de l’entreprise, renforce la motivation, l’épanouissement, le sentiment de fierté…
Le don participatif en entreprise une solution adaptée
C’est dans ce contexte que de nouvelles pratiques de générosité en entreprise comme le don sur salaire trouvent pleinement leur place. A partir d’une plateforme Web, le dispositif offre la possibilité aux collaborateurs de faire un micro-don chaque mois à une association de solidarité de leur choix, depuis leur net à payer. L’employeur, en co-solidarité va s’associer à cet engagement en doublant le montant de leurs dons. Une démarche pleinement participative où employeur et employés se mobilisent ensemble pour soutenir des causes qui leurs sont chères.
Le dispositif séduit de plus en plus d’entreprises en France. Fin 2018 on comptabilise ainsi 378 entreprises au sein de 103 groupes selon le dernier baromètre du don sur salaire. Il concerne ainsi plus de 260 000 salariés. Parmi les 85 nouvelles entreprises engagées en un an, on compte en majorité de grandes entreprises de plus de 1 000 salariés (41 groupes au total). Là où en effet certains dispositifs de solidarité peuvent s’avérer complexe à mettre en place dans une très grande organisation présente parfois sur plusieurs sites, le don sur salaire est un moyen simple d'engager facilement un grand nombre de collaborateurs dans la durée.
La simplicité, l’accessibilité de la démarche à tous les niveaux de l’entreprise, mais surtout la dimension collective du don sur salaire, expliquent ce succès. Il permet de répondre à ce désir d’engagement des collaborateurs et de produire un impact social significatif grâce à la force du collectif. En 2018, près d’un million d’euros ont été ainsi collectés et intégralement reversés à 140 associations d’intérêt général.
Une dynamique qui devrait s’accélérer
Cette nouvelle forme de don en entreprise et plus largement l’engagement solidaire devrait prendre une place de plus en plus importante. D’une part car la future génération nourrit des attentes fortes sur l’engagement et le sens au travail. En 2017, une étude du cabinet Accenture dévoilait que 92 % des diplômés estiment important de travailler dans une entreprise socio responsable.
D’autre part, parce que les entreprises comprennent de plus en plus les bienfaits de tels dispositifs : image, motivation, cohésion d’équipe… De multiples points qui impactent plus globalement la performance de l’entreprise. Elles ont pris par ailleurs conscience de leur rôle à jouer face à l’urgence sociale et environnementale. Le contexte de réflexion sur le rôle de l’entreprise au sein de la société avec la loi PACTE en est une belle illustration.
Lucie Gaudens,
Directrice de la communication,
MicroDON
A découvrir également
>> L’étude « Les Français et le mécénat » (Admical / Kantar Public, Octobre 2017)