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Mécénat en région : un aperçu du secteur en Normandie

Paroles de mécènes

Le 14 décembre dernier, à l’issue du 5ème appel à projets, les 22 entreprises mécènes ont sélectionné 5 projets culturels soutenus financièrement pour un montant global de 40 000 €.
Suite à l’étape normande du Tour de France des mécènes qui s’est déroulée le 24 octobre 2017 à l’ESAM, Admical a rencontré de nombreux acteurs du mécénat. L’occasion de vous livrer quelques-uns de leurs témoignages.

 

Interview de Maiwen Tanon, chargée de mission à la Cci Caen Normandie, animatrice de la Fondation Mécènes Caen Normandie.

 

Selon vous, quel est l’état du mécénat dans la région Normandie ? Y a-t-il beaucoup de mécènes ?

Il est assez difficile d’avoir une vision globale du mécénat sur le territoire. La Normandie compte plus de 100 000 entreprises dont plus de 70% de TPE. Il existe de nombreuses actions de mécénat mais qui restent discrètes et sur des actions de proximité difficilement quantifiables.

Avez-vous remarqué des spécificités propres au mécénat dans cette région ?

Les PME et ETI du territoire sont souvent organisées et structurées pour mener des actions de mécénat, ce qui n’est pas le cas des TPE. Des efforts restent à faire pour organiser, structurer les actions collectives de mécénat, et pour mieux en parler.

Du fait de son histoire et de son passé, de nombreuses actions ont été menées autour du patrimoine, de la mémoire, des commémorations. La Normandie est une région connue dans le monde et portée par le tourisme, il est donc nécessaire aujourd’hui de maintenir cet effort pour soutenir et renouveler l’offre culturelle.

Dans ce paysage, quelle est l’action de la Fondation Mécènes Caen Normandie crée à l’initiative de la CCI ?

La Fondation Mécènes Caen Normandie a focalisé son action sur le champ culturel exclusivement.  Nous avons choisi d’y associer la dimension numérique quand le projet s’y prête. La Fondation n’a pas pour vocation de financer à 100% les projets mais d’avoir un effet levier, de servir de tremplin à des initiatives nouvelles ou qui cherchent à grandir, et qui ont un impact sur le territoire.

Les secteurs sur lesquels nous agissons sont variés, du spectacle vivant à la réalité augmentée au service de la culture ou la reconstruction numérique du patrimoine, en passant par la photo et des résidences d’artistes.

La Fondation compte 22 mécènes, 1 « homme » une voix. C’est le consensus qui décide. Nous avons également associé à nos comités les membres institutionnels qui ont œuvré à la création de la Fondation : la CCI Caen Normandie, L’Ordre des experts comptables de Normandie, La Chambre Interdépartementale des Notaires de Normandie, et la DRAC de Normandie qui ont chacun une voix comme chaque mécène mais apportent également une aide, une expertise que ce soit dans la connaissance des structures, de l’écosystème ou dans la construction des dossiers.

Pour vous, quelles seraient les pistes à creuser pour le développement du mécénat en Normandie ?

Nous réfléchissons actuellement aux futures actions collectives qui peuvent être mises en place. Nous avons plusieurs pistes de développement possibles que nous étudions avec nos partenaires (dont Admical) telles que :

-Réfléchir à une couverture Normande de nos actions
-Diversifier les champs de l’action du mécénat de la Fondation pour fédérer plus de mécènes
-Faire connaître le mécénat collectif et ses spécificités.
-Rompre l’isolement de certains chefs d’entreprises et certains artistes pour lesquels on constate des trajectoires parallèles.

Trois questions à François-Joseph Puibaraud, directeur général de Routalis (Basse-Normandie)

 

Pouvez-vous me présenter brièvement votre entreprise ? Quels ont été les éléments qui vous ont poussé à vous lancer dans le mécénat ?

Routalis est une entreprise d’une centaine de salariés qui œuvrent pour l’exploitation et la maintenance d’autoroutes dans l’Orne pour le compte de concessionnaires.
Dès la création de Routalis en 2005, une politique de développement durable – dont le mécénat est partie intégrante – a été mise en place pour répondre au questionnement « Comment intégrer Routalis dans le territoire, avec les entreprises et associations qui constituent le tissu économique de la région ? ».


Quels sont les externalités positives que vous retirez de vos actions de mécénat ? 

Pour les salariés, c’est de savoir que l’entreprise s’investit dans le cadre associatif puisqu’ils y participent aussi dans leur milieu personnel. Il est fort valorisant de savoir que l’entreprise participe à cet effort.
 

Nous avons souhaité, en définitive, nous lancer dans le mécénat de compétences : cela implique et intègre d’autant plus les salariés puisque c’est bien eux qui partent aider les associations pour lesquelles ils souhaitent s’investir sur des demi-journées ou des journées complètes.
 

Auriez-vous des conseils pour les chefs de PME qui souhaiteraient se lancer dans le mécénat ?

Tout d’abord, se questionner : quel sens voulez-vous donner à votre entreprise ? Quelles actions fédératrices souhaitez-vous créer dans l’entreprise avec vos salariés ?

Ensuite, il est important de constituer un budget : en fonction de celui-ci, impliquer les salariés en leur demandant s’ils ont des idées. Suivre cette démarche nous a permis de choisir un projet parmi les cinq qui ont été présentés par les collaborateurs, et ensuite de s’investir, au sein de l’entreprise, pendant quelques journées dans l’année. 

Propos recueillis par Marion Baudin

 

Pour revivre l'étape à Caen du Tour de France des mécènes, rendez-vous ici. 

 

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