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« Face à la crise, nous devons nous réinventer pour mieux accompagner nos partenaires »

Paroles de mécènes

Bruno Courme, Directeur Total Foundation
Les crises sanitaire et économique actuelles mettent le monde associatif à rude épreuve. Face à cette situation, les fondations d’entreprises s’interrogent sur la façon d’épauler au mieux leurs partenaires. Bruno Courme, Directeur Total Foundation, nous explique comment il souhaite renforcer l’accompagnement et développer l’action collective.

 

Vos partenaires associatifs ont-ils été particulièrement touchés par la crise ?

Oui, ils ont comme beaucoup été confrontés à la difficulté de mener leurs missions dans un contexte de confinement, et certains ont de surcroit dû faire face à des besoins financiers accrus pour continuer à aider leurs bénéficiaires. Il était donc plus que jamais nécessaire d’être à leurs côtés. Même si Total est également frappé par la crise, l’entreprise a décidé de maintenir le cap sur ses investissements dans les énergies renouvelables et de renforcer son engagement pour l’intérêt général. En France, le Groupe a ainsi mis à disposition des personnels de santé 50 millions d’euros de bons de carburant et, de son côté, la Fondation Total a affecté 5 millions d’euros à des initiatives d’urgence. Notre priorité a été de permettre aux associations de poursuivre leur mission auprès des jeunes. Mais nous avons vite senti que les besoins allaient bien au-delà et qu’il fallait faire preuve de créativité pour aider nos partenaires à traverser la crise. Nous avons donc décidé d’accélérer le lancement d’un nouveau programme d’accompagnement allant au-delà des seuls aspects financiers, en l’adaptant au contexte. Pour ce faire nous nous sommes appuyés sur une enquête pour bien cerner les besoins.

 

Quels ont été les enseignements de cette enquête ?

Nous avons interrogé une soixantaine de partenaires durant l’été 2020 et leur retour a été très clair :  ils souhaitent davantage d’accompagnement de notre part dans des domaines autres que financiers, et cela sur des sujets d’évolution très variés. Même s’ils sont pour la plupart déjà engagés dans des projets de transformation, ils estiment que nous pouvons les aider à aller plus loin et plus vite. Dans le domaine du numérique notamment, qui arrive en tête des besoins (70 %), suivi à égalité par la communication et la stratégie partenariale (50 %) mais également sur le modèle économique, la mesure d’impact ou encore la prise en compte des Objectifs de Développement Durable.  

 

 

Diriez-vous que la crise actuelle va transformer la relation entre mécènes et partenaires associatifs ?

Plutôt qu’elle va accélérer un processus déjà en cours. Nous étions convaincus de la nécessité d’aller au-delà du simple soutien financier bien avant la crise, mais cette dernière a rendu encore plus évident le besoin d’écoute, de collaboration et de co-construction. En ce sens elle a été un véritable accélérateur et nous pousse à réinventer et à structurer notre accompagnement. En 2018, nous avions lancé le programme de mécénat de compétence « Action ! » qui permet aux collaborateurs de Total de consacrer jusqu’à trois jours par an de leur temps de travail à des missions d’intérêt général. Plus récemment, nous avons travaillé avec nos partenaires pour les aider à mieux piloter leur action avec des outils de mesure d’impact. La crise du COVID a montré à quelle point la capacité de résilience du secteur associatif était importante. Si nous voulons pouvoir continuer à agir efficacement dans la durée, notamment en faveur des jeunes et des plus vulnérables, les mécènes et leurs partenaires doivent donc avoir pour objectif commun de consolider et faire progresser ceux qui sont en première ligne et agissent au contact direct des bénéficiaires. Leur offrir l’accès à une panoplie d’outils, de services ou de formations pour monter en compétences va, je crois, devenir incontournable dans la stratégie des mécènes.

 

Comment cet accompagnement sera-t-il mis en œuvre concrètement ?

Il sera bien sûr adapté aux besoins et aux priorités de ceux de nos partenaires qui y verront un intérêt. Nous avons pour ambition de couvrir toutes les étapes d’un projet au sein d’une relation partenariale : aider nos partenaires à définir leurs objectifs, puis à les concrétiser et, enfin, à préparer la sortie du partenariat en assurant leur pérennité financière. Cet accompagnement pourra prendre différentes formes : conseil personnalisé, accès à une boîte à outils, participation à des webinars... Sur le numérique par exemple, le premier webinar a eu lieu en décembre dernier et certains de nos partenaires seront accompagnés par le spécialiste des solutions digitales Share IT.

Je crois aussi beaucoup au rôle que nous pouvons jouer en encourageant nos partenaires à échanger et à co-construire avec d’autres associations. A travers ses quatre axes d’intervention*, Total Foundation soutient une grande variété d’acteurs qui ont des problématiques communes autour de la jeunesse. A nous de favoriser le partage de toutes ces énergies et de toutes les bonnes idées ! Une illustration récente : nous avons demandé aux Apprentis d’Auteuil et à Don Bosco, deux nouveaux partenaires de l’axe Education et Insertion des Jeunes, de travailler ensemble sur cet enjeu commun. Je crois que nous avons encore beaucoup à faire pour développer l’action collective. Y compris avec les autres fondations d’ailleurs !

 

Quelles synergies recherchez-vous avec ces autres fondations ?  

L’un de nos objectifs est de renforcer la coordination lorsque nous avons des partenaires communs. Et ce, avant tout pour alléger la charge administrative des associations auxquelles on demande bien souvent beaucoup de formalités identiques. Nous pourrions aussi flécher nos financements respectifs sur des actions complémentaires. Là aussi, la crise vient accélérer la nécessité d’agir ensemble et de gagner en efficacité. Associer nos ressources et nos expertises est une des clés d’un mécénat plus performant. Comme cela a été dit lors du Mécènes Forum, il nous faut réellement développer une « ingénierie de la coopération ». La crise renforce l’impérieuse nécessité de mobiliser nos forces collectivement pour répondre aux défis du monde d’aujourd’hui et de demain.

 

Propos recueillis par Diane Abel

Le programme TOTAL Foundation

Le programme Total Foundation recouvre les actions de solidarité menées chaque jour dans le monde par Total, ses filiales et sa fondation d’entreprise. Le Groupe souhaite ainsi participer au dynamisme de ses territoires d’ancrage en accompagnant plus particulièrement les jeunes. Avec ses partenaires, il agit à travers quatre axes : l’éducation et l’insertion des jeunes ; la sécurité routière ; le climat et l’environnement ; le dialogue des cultures et le patrimoine. Total Foundation s’inscrit dans l’engagement sociétal du Groupe et contribue à son ambition de devenir la Major de l’énergie responsable.

 

 

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