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Encourager l’engagement citoyen de ses salariés : l’Alliance pour le mécénat de compétences

Paroles de mécènes

Forte de son expérience de l’engagement sous toutes ses formes, la Fondation SNCF a initié en 2019 une dynamique collective en faveur du mécénat de compétences. A l’occasion de la publication du Baromètre du mécénat de compétences, elle a proposé à 15 dirigeants de signer un Manifeste et de créer une Alliance d’entreprises. Marianne Eshet, déléguée générale de la Fondation SNCF et première Présidente de l’Alliance revient sur cette aventure.
 
 
 
Quelle est la genèse de l’Alliance ?

Mes 7 années passées à ADMICAL ont été déterminantes :  j’ai sillonné la France et rencontrer des centaines d’entreprises pour promouvoir tous les modes de soutiens, dont le mécénat de compétences. A mon arrivée à la Fondation SNCF, j’ai naturellement souhaité mettre ce dispositif en place.

Depuis 1995, chaque année la Fondation SNCF encourageait l’engagement bénévole des salariés SNCF sur leur temps libre, avec l’appel à projets Coup de cœur solidaires ; 400 lauréats par an !

J’ai alors proposé au Président Guillaume Pepy d’y ajouter l’apport de compétences des salariés aux associations sur leur temps de travail. Guillaume Pepy a immédiatement donné son feu vert !

Sept ans plus tard, près de 5 000 salariés ont vécu cette expérience et l’initiative a été couronnée en 2014 par le Trophée du Bien Vivre en entreprise. Certes, d’autres entreprises avaient lancé leur propre programme avant nous, mais nous avons eu la chance de pouvoir structurer avec la DRH un dispositif de grande ampleur qui s’adressait à tous les salariés, quel que soit leur statut. Le succès reconnu de cette initiative m’a incitée à explorer des pistes de développement avec d’autres entreprises. Cette même démarche m’avait déjà animée dans la création de l’Alliance pour l’Education…

 

La Fondation SNCF a donc lancé une enquête pour comprendre les ressorts de l’engagement citoyen des salariés. Qu’avez-vous découvert ?

En effet, nous avons confié à l’IFOP la réalisation du 1er Baromètre du Mécénat de compétences pour mesurer la perception de ce mode d’engagement auprès du public et ses chances de réussite. Près de 3 000 personnes de tous horizons ont répondu et les résultats se sont révélés très encourageants. 63 % des personnes interrogées trouvaient légitime que l’entreprise propose à ses salariés de s’engager avec elle, un chiffre qui montait à 75 % chez les moins de 35 ans. Preuve que le mécénat de compétences est un engagement d’aujourd’hui. 71 % des salariés engagés y voyaient l’occasion de sortir de leur routine, 65 % de renforcer leur lien avec l’entreprise et 64 % d’acquérir de nouvelles compétences. Dernier résultat symbolique : 70 % des salariés engagés étaient prêts à se faire les ambassadeurs du dispositif ! Ce 1er Baromètre nous a confortés dans notre envie de faire école, grâce à cette alliance pionnière.

 

L’Alliance repose sur un “Manifeste pour le mécénat de compétences”. Qui sont ses signataires ? Et à quoi s’engagent-ils ?

Mi-janvier 2019, nous avons invité des entreprises à partager les résultats du Baromètre et à rallier le mouvement. Mais ne voulant pas nous contenter d’une déclaration d’intention, 15 dirigeants ont signé le Manifeste. Ils ont pris 7 engagements fermes et concrets. Je citerai la mise en place d’un dispositif de mécénat de compétences solide et lisible, l’évaluation des résultats et, c’est important, la valorisation de l’acte d’engagement des collaborateurs.

La création de l’association l’Alliance pour le mécénat de compétences*, s’est imposée. Elle rassemble aujourd’hui 23 grands groupes et ETI et nous permet de donner corps à la nécessaire dynamique de l’engagement citoyen.

 

Dans le contexte de crise sanitaire que nous traversons, quel avenir voyez-vous pour le mécénat de compétences ?

La crise sanitaire a fait basculer la plupart des salariés en télétravail et creusé la distance sociale. Et le mécénat de compétences s’est adapté ! Les associations ont redoublé d’imagination en proposant des missions à distance ; avec beaucoup d’énergie et de générosité, les salariés SNCF, comme ceux d’autres entreprises, ont poursuivi leur engagement en mode virtuel, via Teams, Zoom ou par téléphone. Ils ont su faire face, relever le défi, malgré les contraintes. Les plateformes d’engagement ont fleuri dans les entreprises et les collectivités pour faciliter la rencontre entre les volontaires et les associations, plus que jamais en demande. Aujourd’hui, la persistance de la crise sanitaire et la préoccupation économique risquent de freiner l’élan, mais une chose est sûre : le mécénat de compétences a ravivé le sens de l’intérêt général et la responsabilité d’entreprise. Il est devenu un levier privilégié des entreprises les plus responsables, donc plus attractives.

 

Si vous n’aviez qu’un mot pour convaincre les entreprises à développer ce type de dispositif ?

Ce serait « solidarité », la situation nous oblige. Mais aussi « ouverture » aux autres, vecteur de mieux vivre ensemble, qui reste le plus grand enjeu de notre société, il me semble. Le mécénat de compétences est une chance pour celui qui s’engage, pour le bénéficiaire accompagné, pour l’association renforcée dans sa mission, pour l’entreprise confortée dans son utilité et pour la société toute entière.

 

Que peut-on souhaiter à l’Alliance ?

Longue vie ! Que de nouvelles entreprises expérimentées ou novices, ETI et grands groupes, nous rejoignent dans cette démarche collective de progrès. Qu’avec nos partenaires, ADMICAL en tête, Entreprise et Progrès et l’ANDRH, nous portions hauts les couleurs de l’engagement citoyen et solidaire du monde de l’entreprise !

Propos recueillis par Léo Gaudin

*Entreprises membres

Accenture • ADP • Algoé • Allianz France • ARTELIA • Bel • Bpifrance • Elan Edelman • Eramet • Eurogroup Consulting • EY • KPMG France • Le Groupe La Poste • ManpowerGroup • Orange • PageGroup • PwC • Schneider Electric • SERVIER • SNCF • TOTAL • Umanis • VINCI

 

 

 

 

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