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Dirigeant de TPE et mécène, c’est possible !

Paroles de mécènes

Clément Plault, dirigeant de TPE et mécène
Rencontré lors de l’étape Vendéenne du Tour de France des mécènes à la Roche-sur-Yon, Clément Plault, opticien et patron de la TPE « Les lunettes de Clément », nous avait livré avec passion les raisons de son engagement pour son territoire à travers le mécénat. Il revient aujourd’hui nous en dire plus et nous montrer que les TPE AUSSI ont leur mot à dire quand il s’agit de mécénat.

1/ Qu’est-ce qui vous a poussé un jour à devenir mécène ?

 

Faire du Mécénat commence toujours par une rencontre. Derrière chaque soutien matériel ou financier, il y a une belle histoire. C’est ma sensibilité à un projet, à l’affection que j’ai pour une personne qui peut me pousser à aider une association. Ensuite, c’est un acte de générosité. Certes, il y a une fiscalité attractive mais ce n’est jamais le déclencheur. On parle trop souvent de la réduction d’impôt comme raison de faire du mécénat. Pour une PME, c’est un véritable investissement en temps, en énergie et en moyen qui s’explique par l'envie d’être acteur de son territoire. Soutenir et agir localement donne du sens et de la satisfaction. Par contre, si le levier fiscal n’est pas la motivation, cela va me permettre d’être plus généreux.

Derrière chaque soutien matériel ou financier, il y a une belle histoire. […] Certes, il y a une fiscalité attractive mais ce n’est jamais le déclencheur. […] Par contre, si le levier fiscal n’est pas la motivation, cela va me permettre d’être plus généreux.

 

2/ On peut donc être patron d’une TPE ET mécène ? Auriez-vous des conseils à donner à des chefs de petites entreprises qui aimeraient eux aussi se lancer ? 

C’est très simple à mettre en oeuvre et les retours sont toujours gagnants. Mon entreprise est régulièrement sollicitée pour faire du sponsoring, particulièrement dans le sport. Quand je le peux,  je suis content d’aider ces équipes locales mais faire du mécénat est très différent. 

Notre participation est certes plus discrète mais dans le temps se montre très puissante et dégage une image plus positive. Ce n’est pas spécialement le montant qui est important mais l’adhésion à des valeurs. 

De plus, j’ai profité de visibilité auprès des institutions en soutenant des actions locales et cela m’a installé au coeur d'un maillage territorial. Lors de mes participations diverses, je n’ai jamais été le seul mécène.  À chaque fois, j’ai fait des rencontres constructives avec les autres partenaires, les chambres consulaires ou encore les élus politiques. 

Si le phénomène réseau est intéressant pour les relations extérieures, c’est également riche en interne. Dans  mon commerce, je n’ai que 3 salariés mais ils sont fiers de savoir que nous participons modestement à rendre la société meilleure. Le mécénat donne donc du sens au travail et permet d’avoir des collaborateurs impliqués et motivés.

3/ Quel est le projet que vous avez soutenu dont vous êtes le plus fier à ce jour ?

Je ne suis pas fier d’un projet tout particulièrement car ce n’est jamais le mien mais reste celui d’une association. Par contre, je suis fier de renouveler mon soutien depuis des années à des causes utiles comme la FRC. Mon don est une goutte d’eau mais la recherche avance et je suis content de recevoir la newsletter pour lire les avancées contre les maladies du cerveau. Nous sommes tous concernés de près ou loin par des atteintes de cet organe, siège de nos facultés intellectuelles et centre de contrôle de nos fonctions vitales. Les maladies neurologiques sont le principal  ennemi du vieillissement de la population. Nous sommes face à un enjeu majeur de santé publique et je suis content de capitaliser pour l’avenir de tous.

Face à la raréfaction des ressources publiques, le mécénat des PME peut compenser le financement de structures associatives.

4 / Comment voyez-vous l’avenir du mécénat dans votre région ? Seriez-vous tenté par des projets de mécénat collectif dans le futur ?

En effet, la fondation de regroupement d’entreprises permet d’être plus efficace. L’union a toujours fait la force. Malheureusement, même si nous sommes sensibles aux problématiques de dignité humaine, de l’amélioration des conditions de vie, et que nous aimerions être généreux pour les plus indigents, ce n’est pas toujours facile de faire de l'international. En effet, pour faire une action efficace dans le tiers monde, il est indispensable d’avoir un contact local et c’est plus difficile et trop coûteux pour des petites structures. Pour faire du mécénat collectif de PME, je pense donc qu'il faut trouver un point commun entre les entreprises engagées. A l’évidence, c’est la proximité. L’implication doit correspondre à une problématique locale, par exemple la protection d'un patrimoine culturel, une aide médicosociale,...

Les PME trouveront ainsi plus facilement un rôle à jouer dans l’animation de leur territoire.

Propos recueillis par Mari​on Baudin

Retrouvez l’interview de Clément Plault lors de notre étape du Tour de France des mécènes à La Roche-sur-Yon

 

 

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