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[Collective Impact] 3 questions à... Laurence Piccinin, Déléguée générale de l'Alliance pour l'Education
Paroles de mécènes
Le premier élément est l’existence d’une structure ou organisation qui amorce le projet et dégage les moyens nécessaires pour soutenir son lancement. Cette étape semble déterminante au regard du caractère innovant du format et de la multiplicité des acteurs engagés.
Dans le cas de L’Alliance pour l’éducation, Admical a joué ce rôle clef en lançant le sujet de réflexion conformément à ses objectifs de développement du mécénat, en animant les premières rencontres de travail, en les nourrissant par son expertise et en engageant les ressources nécessaires à la conduite d’une mission de diagnostic, de définition des besoins et d’élaboration du projet. Cette étape d’amorce très soutenue a été structurante dans la poursuite du projet et le niveau d’engagement des membres. Le projet devenu autonome a pris la forme d’une association qui se développe maintenant de façon indépendante selon des règles de gouvernance définies par ses statuts. Pour le format de cette gouvernance, L’Alliance a fait le choix d’un Bureau tournant élu chaque année, gage d’ouverture et de fort engagement.
Les 5 conditions du Collective Impact tels que définies par le FSG, organisateur du World Collective Impact forum semblent particulièrement pertinentes dans un second temps de la démarche. Pour rappel ce sont :
- Un plan d’action commun, partageant une même analyse du problème et vision du changement
- Un système d’évaluation commun
- Des actions se soutenant mutuellement
- Une communication permanente
- Une structure de soutien, une « backbone structure ». Ce dernier facteur est cardinal dans le cas de L’Alliance car c’est cette structure qui coordonne les actions, anime la co-construction, centralise la communication, fixe l’agenda des rencontres et pilote l’activité et la performance.
L’école ne peut pas tout faire toute seule. L'Alliance est le modèle français pionnier d’un format de mobilisation et d’intervention collectives dans le champ de l’éducation. Le rapprochement des collectivités territoriales, des associations locales, des équipes éducatives des collèges, des familles et des entreprises au profit de la réussite des jeunes est fait dans une logique de complémentarité avec le travail des équipes éducatives des collèges de l’éducation prioritaire. Le dialogue est permanent avec la coordination dans les collèges, les professeurs sont engagés. Rapprocher l’école et l’entreprise pour aider les jeunes les plus en difficulté à préciser leur parcours d’orientation apparaît particulièrement utile. Tous les partenaires sur les territoires sont mobilisés et engagés auprès des Alliances locales, c’est-à-dire les déclinaisons du modèle selon les ressources et besoins de chaque territoire - les ajustements et adaptations étant co-définis avec les acteurs locaux.
Nous travaillons en liens étroits avec le Ministère de l’Education nationale et ses services sur les territoires. Nous avons une convention avec le Ministère, les rectorats et/ou départements dans lesquels nous sommes présents et les établissements scolaires. La tendance de l’école est à l’ouverture et les partenariats noués avec des acteurs extérieurs et/ou privés sont de plus en plus fréquents dès lors qu’ils démontrent leur efficacité. Le terrain est demandeur.
Par ailleurs le rapprochement de sources de financement de natures diversifiées dans un programme de Collective Impact (financements d’entreprises, familiaux, individuels avec le crowdfunding, privés et publics) est un moyen innovant et efficace de répondre au défi urgent du décrochage scolaire, véritable problème de société.
Propos recueillis par Diane Abel
Pour en savoir plus sur le Collective Impact, retrouvez les précédents articles de notre dossier spécial.
- "Admical à Boston, ou la découverte de l'univers du Collective Impact", par Sylvaine Parriaux, déléguée générale d'Admical
- [Collective Impact] 3 Questions à… Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France
- [Collective Impact] 3 Questions à... Yoann Gefroy, directeur de Favart
- [Collective Impact] 3 Questions à... Valérie Faillat, déléguée générale de la Fondation Sanofi Espoir