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Bénévolat et bénévoles en France en 2017

Synthèses d’études

© Jeanne-Marie Monpeurt pour la Fonda
Les résultats de l’enquête du Centre de recherche sur les associations et du CSA « Bénévolat et bénévoles en France en 2017 », dirigée par Lionel Prouteau[1], dressent un état des lieux du bénévolat plutôt réjouissant, avec une forte augmentation du nombre de bénévoles en quinze ans.

Près de 22 millions de bénévoles en France

43 % de la population française déclarent avoir rendu des services bénévoles, ce qui représente un peu moins de 22 millions de bénévoles. Un tiers d’entre eux sont des pluri-participants, c’est-à-dire qu’ils réalisent leurs activités bénévoles dans plusieurs organisations. Cependant, 80% du volume total du bénévolat est assuré par un tiers seulement des bénévoles. En très large majorité (93%), les participations bénévoles sont accueillies par les associations.

46% d’entre-elles se concentrent dans des activités à caractère récréatif (domaines du sport, de la culture et des loisirs). Une courte majorité des participations sont occasionnelles.

Le bénévolat permet de tisser les fils du vivre-ensemble au quotidien ; preuve de la ressource considérable qu’il représente, son volume total peut être valorisé à hauteur de 1 320 000 à 1 460 000 emplois ETP.

Les seniors bénévoles sont de plus en plus nombreux et donnent nettement plus de temps que les bénévoles plus jeunes : 130 heures en moyenne par an par personne chez les 55 ans et plus, contre 81 heures pour les 18-54 ans.

 

Les profils des bénévoles

Il y a une diversité du monde des bénévoles selon les activités :

  • Globalement, la propension à pratiquer du bénévolat est plus forte chez les hommes que les femmes, et s’explique principalement par l’importance du bénévolat masculin dans le domaine sportif. Dans le domaine social, éducatif, la participation féminine est au contraire supérieure.
  • La propension à faire du bénévolat dans le domaine du sport diminue avec l’avancée en âge ; c’est l’inverse pour le social et caritatif, du moins jusqu’à 75 ans.
  • La propension à faire du bénévolat dans le social-caritatif croît avec la taille de l’agglomération de résidence. Pour le domaine sportif, c’est dans les zones rurales que le bénévolat est le plus fort.


Cette diversité n’empêche pas certaines caractéristiques de jouer un rôle homogène d’un secteur à l’autre :

  • L’étude met en lumière le fait que le bénévolat est positivement associé au niveau de diplôme : 55% des personnes diplômées de l’enseignement supérieur déclarent avoir fait du bénévolat contre 36% de personnes sans diplôme ou titulaires d’un CEP, BEPC, CAP ou BEP.
  • Il y a une également une tendance à la transmission intergénérationnelle et familiale de l’engagement : 59 % de celles et ceux dont l’un au moins des parents a pratiqué le bénévolat dans le passé ont rendu des services bénévoles, contre 37 % de celles et ceux dont les parents n’ont pas été bénévoles. 
  • Les responsables associatifs sont majoritairement des hommes (61,4 % des présidents d’associations), même si la part des femmes progresse lentement.
     
  • L’usage du numérique est associé à des taux de bénévolat supérieur. On peut être incité à pratiquer le bénévolat du fait de l'usage des réseaux sociaux mais cet usage peut aussi être stimulé par la pratique du bénévolat.

 

Évolutions entre 2002 et 2017[2]

On constate une nette augmentation du taux de participation bénévole : de 28% de la population, soit 12,5 millions de bénévoles, en 2002, à 43%, soit 22 millions de bénévoles, en 2017.

Les durées moyennes de participations augmentent, ainsi que les participations régulières. Il demeure une constance de la concentration de volume du bénévolat sur une minorité de personnes.

Si des participations ponctuelles peuvent difficilement être considérées comme du bénévolat, elles peuvent néanmoins anticiper sur de futurs engagements. L’enquête montre qu’il existe un engagement volatile, mais qu’il y a aussi du bénévolat de longue durée : plus du quart des participations bénévoles a au moins dix ans d’ancienneté.

Il faut alors se reporter aux facteurs qui président à l’engagement et comprendre leur caractère multidimensionnel. L’engagement ne se réduit pas à une seule décision individuelle. Il se fait toujours en contexte. Il n’est pas une décision ponctuelle, mais un processus qui s’inscrit dans la durée.

 

La Fonda

 


[1] Lionel Prouteau, « Bénévolat et bénévoles en France en 2017, état des lieux et tendances », rapport de recherche du Centre de recherche sur les associations – CSA, octobre 2018. L’enquête est fondée sur un échantillon de plus de 5 000 individus, de 18 ans et plus, France métropolitaine, constitué selon la méthode des quotas. Le questionnaire a été administré en face à face par les enquêteurs du CSA, afin de permettre des comparaisons avec les résultats des précédentes enquêtes quantitatives de l’Insee de 2002 et l’enquête Drees-BVA de 2010.

[2] En toute rigueur, il faudrait comparer uniquement deux enquêtes identiques. Or, il existe quelques différences entre l’enquête Insee 2002 et l’enquête CRA-CSA 2017.

 

 

 

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