|    18 Mars 2016

Un mécénat en nature de la Scnf accompagne l'exposition de Sara Favriau au Palais de Tokyo

La SNCF a mis à disposition de Sara Favriau un de ses hangars à Pantin pour y entreposer ses tronçons d'épicéa et assembler les modules de son oeuvre.

 

Au Palais de Tokyo, à l’entrée de l’espace dédié à l’exposition de Sara Favriau Prix Découverte 2014 des Amis du Palais de Tokyo[1], c’est la monumentalité de son installation qui happe le regard. Un chemin de tasseaux de bois relie des cages construites dans le même matériau et délimite un espace au centre duquel il est clair qu’on ne pourra pas pénétrer. Comme le tout semble monté sur pilotis, une impression de légèreté et de poésie extrême-orientale vient compenser cette frustration voulue par l’artiste qui en impose vite une autre une fois fait le tour de son installation : impossible d’approcher les oeuvres qu’elle a demandé à d’autres artistes[2] de venir déposer à l’intérieur de ses cabanes, exemples types de sculptures d’usage.

Le fait de tendre le cou pour tenter d’aller néanmoins au plus près de ces oeuvres permet alors de découvrir le travail de sculpteur de Sara Favriau, ancienne  élève de Giuseppe Penone aux Beaux-Arts de Paris, qui a taillé 2 000 tasseaux dans du bois d’épicéa pour construire ces habitacles singuliers, de tailles différentes, qui pourraient sans problème vivre séparément leur propre existence en toute indépendance. Sara Favriau en a installé cinq pour s’adapter à la superficie de la galerie Wilson du Palais de Tokyo mais si demain la demande se fait jour, ils pourront être réinstallés sans difficulté en nombre égal, inférieur ou supérieur. A l’intérieur d’un site ou en extérieur[3]. Trente-deux vis suffisent pour assembler un module.

Seul bémol, le temps de montage. Celui de l’exposition au Palais de Tokyo a duré deux mois, la préparation de l’oeuvre ayant bénéficié d’un mécénat en nature de la SNCF[4] qui a mis à la disposition de Sara Favriau un de ses hangars à Pantin pour y entreposer ses tronçons d’épicéa, les tailler et travailler à l’aise.

 

Yves Le Goff


[1] 19 février – 16 mai 2015: niveau 1 – galerie Wilson, La redite en somme ne s’amuse pas de sa répétition singulière. Après l’arrêt du soutien de Pierre Berger aux modules du Palais de Tokyo, c’est peut-être la dernière fois que le Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo est présenté avenue du Président-Wilson. L’exposition attribuée au lauréat pourrait désormais être exportée hors les murs.

[2] Pendant toute la durée de l’exposition: Fabien Saleil & Pia Rondé, Marine Class, Charles Henry Fertin et Jean-Michel Alberola. Du 19 février au 28 mars (commissaire : Sara Favriau): Julie Abravanel, Cécile Beau, Yasmina Benabderrahmane, Solenne Capmas, Charlotte Charbonnel, Coraline de Chiara, Mijin Kim, Fanny Michaëlis, Jérémie Paul, Benoît Piéron, Nathalie Régior. Du 2 avril au 16 mai (commissaire : Cécile Welker): Lyes Hammadouche, Tomek Jarolim, Quentin Lefranc, Cyprien Parvex de Collombey.

[3] Florent Maubert, le galeriste de Sara Favriau, projette de présenter son oeuvre durant la prochaine Fiac, éventuellement dans le Jardin des Tuileries.

[4] Ce mécénat s’inscrit dans un partenariat plus général négocié par Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo, avec la SNCF.

 

 

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