Retour sur le succès de l’Atelier des Lumières, un projet culturel innovant au cœur de Paris

Si vous vous baladez au cœur du XIe arrondissement de Paris, quartier Saint-Maur, vous verrez que de nombreuses personnes attendent devant les portes d’une fonderie datant du XIXe siècle afin de pouvoir profiter du nouveau site de Culturespaces, L’Atelier des Lumières. 

 

Projet culturel innovant, il rencontre un succès important, à la fois auprès du public mais aussi auprès du monde de l’entreprise. Sébastien Borghi, responsable des partenariats et du mécénat pour le réseau de sites Culturespaces, nous en dit plus.

L’Atelier des Lumières, c’est un projet culturel nouveau proposant au public de vivre une expérience immersive dans les œuvres des plus grands artistes, grâce à un dispositif unique de projection numérique monumentale. Ce fut un pari pour Culturespaces, mais avec le soutien d’entreprises partenaires, l’Atelier des Lumières ne désemplit pas, faisant de ce lieu un incontournable des sites culturels à Paris.

 

L’Atelier des Lumières a ouvert en avril 2018, quel est le bilan depuis l’ouverture ?

 

A 7 mois de l’ouverture, nous avons atteint le cap symbolique du million de visiteurs, ce qui est incroyable.

Nous sommes conscients que l’Atelier des Lumières propose un projet culturel inédit, donc au vu de ce bilan de fréquentation nous pouvons être satisfaits, le pari semble réussi.

Il y a eu un succès immédiat auprès du public, un effet de bouche à oreille très fort. Auprès d’un public parisien, habitué de la sortie dans les musées, mais également très vite auprès d’un public familial et touristique que l’on attendait seulement dans un second temps. En effet, s’il est innovant, avec une identité forte, l’Atelier des Lumières vise d’abord tous les publics en proposant un rapport nouveau à l’art.

Il est un lieu laboratoire, qui use du numérique comme outil de création artistique ou comme medium accessible de diffusion de la culture. Contrairement à d’autres expériences qui existent dans le monde, l’Atelier des Lumières se situe donc sur le terrain du culturel pur, le numérique restant au service des arts. C’est ce dialogue équilibré entre la technologie et l’art qui séduit les visiteurs, et qui a séduit en premier lieu nos entreprises partenaires.

 

 

Justement, vous êtes soutenu par de nombreux partenaires privés, quel est le bilan de vos relations avec le monde de l’entreprise ? Cela a-t-il été facile de les engager dans cette aventure ?

 

L’Atelier des Lumières est un nouvel espace public qui entre de plain-pied dans la révolution numérique. Or le numérique fait désormais partie de toutes les stratégies de développement des entreprises. Elles trouvent donc en l’Atelier des Lumières un lieu culturel qui partage et qui a complètement intégré leurs valeurs.

L’expérience que nous avons acquise depuis 2012 avec Les Carrières de Lumières, un site d’expositions numériques immersives situé près d’Avignon, nous a permis d’aborder plus sereinement ce projet nouveau à Paris.

Nous avons engagé le dialogue assez tôt avec les entreprises, en leur proposant de participer à la genèse du projet et être à nos côtés pour l’ouverture de l’Atelier des Lumières à Paris. La difficulté, c’est que nous n’avions aucun lieu à montrer, seulement un chantier un peu brut. La mobilisation des entreprises s’est donc faite sur les valeurs du projet. Ces entreprises ont cru en nous.

Avec ce projet, nous pensions convaincre des partenaires venant de l’innovation numérique, du conseil, de l’informatique, du digital. En réalité, nos partenaires et mécènes proviennent de secteurs bien plus variés car le numérique touche toutes les entreprises à différents niveaux.

Tous nos soutiens ont eu un coup de cœur pour le projet de l’Atelier des Lumières, loin de logiques marketing ou de visibilité. Même si aujourd’hui l’Atelier des Lumières parait être un projet culturel d’envergure, qui a toute sa place dans le paysage parisien, ce n’était pas le cas il y a deux ans.

 

 

Les partenaires ont-ils été satisfaits de l’aboutissement du projet ?
 

L’inauguration de l’Atelier des Lumières aura marqué positivement les esprits de nos partenaires, depuis nos interlocuteurs au quotidien jusqu’aux hauts dirigeants de ces entreprises, mais aussi l’ensemble de leurs collaborateurs en interne.

Il faut dire que les différents soutiens ont été déterminants pour le projet, puisqu’engagés sur un modèle hybride et innovant permettant de flécher précisément les dons et leur donner d’autant plus de valeurs : un fonds de dotation dédié accompagne la mise en accessibilité et la programmation artistique du lieu, et la Fondation Culturespaces organise grâce aux soutiens privés un programme pédagogique adapté en direction d’un public défavorisé. Les soutiens sont donc parrains et mécènes de la fondation ou de l’ouverture du site avec un rôle proactif.

 

 

Quelles ont été les contreparties pour vos mécènes ?
 

Les sociétés ont été entreprenantes d’un point de vue communication interne et institutionnelle, et leurs réseaux ont contribué à la notoriété de l’Atelier des Lumières. La promotion de chaque partenariat a pu se faire sur la convergence de valeurs. Par exemple, le Crédit du Nord a souhaité communiquer sur leur accompagnement de la transition digitale et leur soutien à l’innovation dans l’entreprenariat.

Egalement actives en termes de relations publiques, les entreprises ont fait vivre les partenariats avec beaucoup de sens.

Chaque événement privé, offert en contrepartie de partenariat, ou acheté au-delà du mécénat, fut unique. Les capacités de projection du site permettent de moderniser les présentations institutionnelles des entreprises en créant un environnement numérique immersif entièrement personnalisé.

Nous avons donc déjà vécu de très beaux moments à l’Atelier des Lumières, comme un dîner totalement immersif pour quelques tables (avez-vous déjà dîné en plongée virtuelle sous les océans ?), ou des soirées pour des clients et convives œuvrant dans le champ des nouvelles économies et des industries innovantes.

 

 

Pour ce qui concerne l’innovation technologique, avez-vous fait appel à du mécénat de compétence ou en nature ?
 

Saint Gobain a participé à l’élaboration d’une infinity room dans l’Atelier des Lumières. Il s’agit d’un espace où les images se projettent à l’infini grâce au jeu réfléchissant des miroirs. Il y a eu un riche dialogue de co-construction de ce dispositif, entre nos architectes et leurs spécialistes.

 

 

Avez-vous fait appel à d’autres sources de financements ?
 

Oui. La région Île de France nous subventionne via un fonds spécifique. D’ailleurs Valérie Pécresse a apporté son parrainage au projet, ainsi que la Ville de Paris et le Ministère de la Culture.

Au total, ce sont donc une dizaine d’entreprises ainsi que la région qui ont accompagné le projet dans ses dimensions pédagogiques et artistiques, et qui sont partenaires fondateurs de l’Atelier des Lumières.

 

 

Souhaitez-vous étendre le projet de l’Atelier des Lumières ? Quelle est la suite pour l’Atelier des Lumières à Paris ?
 

Oui, nous projetons de reproduire l’expérience dans d’autres villes en France et à l’international, toujours au sein de lieux atypiques.

Je peux vous annoncer que la Ville de Bordeaux vient de nous confier la gestion d’une partie d’un incroyable site historique : la Base sous-marine qui deviendra en 2020 « Les Bassins de Lumières » et proposera plus de 10 000 m² d’expositions numériques !

Par ailleurs, le succès de l’Atelier des Lumières nous encourage à davantage diversifier le rythme de programmations artistiques originales.

Le collectif Danny Rose travaille par exemple sur une exposition numérique originale sur Vassily Kandinsky pour 2019. Nous souhaitons aussi une programmation éclectique et tournée vers le contemporain, en passant commande à de jeunes artistes du digital et avec le projet d’un grand festival de la création numérique à l’automne prochain.

Grâce au soutien de tous, l’Atelier des Lumières va atteindre une dimension de véritable centre d’art numérique.

 

Propos recueillis par Julie-Joy Agaësse

 

 

Ce site est réalisé grâce au mécénat de